Il y a quelque chose d'immense au fond de moi. Quelque chose d'immense, d'immense, d'immensément grand. Quelque chose d'urgent. Momentanément. De persistant. Qui peut comprendre? Qui peut comprendre ce qu'est de ne pas être assez grand. Pas assez grand pour loger l'immensément.
Il y a quelque chose d'immense, qui veut grandir. Mais j'ignore tout de ce que c'est, c'est une immensité pleine, mais qui vit comme une nuit. Je la sens se déployer, se déplier, développer ses ailes, respirer, gonfler ses poumons. Elle m'envahit, m'écarte, m'empli et me pousse en moi, tout contre les parois.
Il y a quelque chose au fond de moi. Il y a quelque chose qui vit au fond de moi. Quelque chose d'immense, mais qui peut comprendre? Se jeter d'un pont, rouler à perdre la mesure, courir à pleine allure, rien n'est assez pour sentir quand mon immense m'appelle. Ecouter n'est pas assez. Sentir n'est pas assez. Respirer n'est encore pas même assez. Rien n'est assez plein de néant, rien n'est assez étourdissant,
rien ne semble assez vivant.
Il y a quelque chose d'immense en-dedans. Et c'est comme si ce n'était pas assez grand.
C'est un éLaN. Un éLaN.
© RéLouE, Mai 2014